Intervention du journaliste Patricio Rivas au Lycée Franco-Équatorien La Condamine

Le Mardi 19 Mars 2024, à l’occasion de la semaine de la presse, les élèves de première du Lycée Franco-équatorien de la Condamine en spécialité HGGSP (Histoire Géographie Géopolitique et Sciences Politiques) ont reçu la visite de Patricio Rivas un photojournaliste, qui, immigré politique, a fui le Nicaragua à cinq ans et s’est installé en Belgique. Il retournera en Amérique Latine quelques dizaines d’années plus tard et, dès ses dix-neuf ans, suivra des journalistes. Patricio Rivas se spécialisera dans la photographie de guerre durant ses premières années de journalisme, cherchant à transmettre le vrai contexte de ses photos. Il exercera notamment au Nicaragua où il figera dans la pellicule des images de révolte des étudiants, de combat entre policiers et jeunes manifestants, mais aussi de scènes touchantes comme des liens entre les deux “camps”, les étudiants et la police.

 Son intervention au lycée Franco-équatorien de la Condamine était non seulement liée à la semaine de la presse mais aussi au thème étudié par les premières HGGSP : S’informer : un regard critique sur les sources et modes de communication. 

Monsieur Rivas nous a introduit au monde très différent du nôtre qu’est le journalisme et nous a confronté à la réalité de ce qu’ont subi les Nicaraguayens. Il a souligné les dangers du métier ainsi que les sensations fortes de celui-ci telles que l’adrénaline. Il a aussi beaucoup insisté sur l’importance du contexte d’une image.

Pour lui, le photojournalisme est un outil indispensable pour pouvoir informer le public de manière correcte et non censurée, avec le vrai contexte qui se cache dans le hors champ, contrairement à la majorité des médias de nos jours. De plus, ses photos permettent de laisser une trace dans l’histoire qui est difficile à négliger et à oublier, contrairement aux articles et reportages qui ont une durée de vie d’environ deux semaines, après lesquelles ils sont souvent effacés par des nouvelles plus récentes ce qui entraîne leur oubli ou du moins leur passage au second plan, comme par exemple la guerre en Ukraine qui continue et qui n’est cependant plus à la une des journaux et autres médias. 

Patricio Rivas nous a aussi rappelé de prendre en compte le fait que notre point de vue est très subjectif ; il existe plusieurs perspectives qui ne correspondent pas forcément à la nôtre. M. Rivas nous l’a parfaitement démontré à travers deux de ses photographies d’une même scène qu’il a prises de deux angles différents ; l’un donne à la personne présente sur la scène l’apparence d’un personnage héroïque, alors que l’autre l’associe à la violence. On voit ainsi non seulement l’importance du hors-champs et du contexte mais aussi de l’angle et du point de vue d’une photographie.

Le but de cette rencontre avec Patricio Rivas était d’apprendre aux élèves a ne pas toujours croire ce qu’ils voient, de chercher le vrai contexte qui se cache derrière une image, et d’user de leur esprit critique pour faire leur propre déductions et s’entraîner à ne pas se laisser tromper par une image dont ils ne connaissent ni le contexte ni ce qu’il y a dans le hors champs.

 

Lise DELEAU (Échange ADN du Lycée Français de Prague) et
Mina HARALAMPIEVA (Échange ADN du Lycée Français Victor Hugo de Sofía)